Favoriser le « lacher-prise » à vos salariés sans tomber dans le règlement de comptes ? Un séminaire sur la bienveillance doit être savamment pensé… et organisé. Pour éviter les dérapages ? Accorder le bon rythme entre activités de défoulement collectif et de respiration individuelle…
Vous êtes dubitatif sur l’impact d’un séminaire sur la bienveillance ? Le mieux est d’essayer pour s’en dissuader ! Vos salariés ont besoin que l’on s’occupe d’eux et, nous l’avons vu dans notre précédent article, le salaire et l’évolution ne sont plus les principales motivations individuelles d’adhésion au projet d’entreprise.
La notion de bienveillance renvoie à instaurer un climat de confiance, dans lequel vos employés s’épanouissent grâce à un management basé sur l’humain. Celle-ci se met en place avec à un management adapté en conséquence, certes, mais pas que : un séminaire à l’extérieur de l’entreprise va en démultiplier l’impact !
Même si l’annonce du concept de « Séminaire de Bienveillance » engendrera des postures d’emblée réfractaires de certains salariés, ils reviendront tous surpris de l’effet positif d’un tel événement. Et qui osera vous contredire au final de vous occuper du bien-être de vos salariés ? sur quels arguments ? certainement pas vos actionnaires, vos syndicats ou vos cadres… Donc osez !
Cassez les préjugés : attention aux clichés !
Bien entendu, un séminaire sur les rapports humains ne doit pas finir en règlement de comptes, ce n’est pas le but. Même si cela soulage de se « défouler » en « lâchant » ce que l’on a sur le cœur, l’événement n’est en rien une médiation ou une psychanalyse de groupe. Il ne doit pas résoudre les problèmes relationnels concrets ou conjoncturels. Si vous instaurez un moment ouvert où tout le monde « se lâche », soyez sur que : 1. cela va finir en pugilat, 2. les salariés vont repartir encore plus angoissés qu’au départ. Vous aurez au final, réussit à faire l’inverse d’un séminaire de bienveillance : durcir le relationnel interne.
Se défouler ensemble… et reconstruire !
En revanche, une activité « défouloir » est un moyen cathartique bénéfique: faire sortir le négatif en nous. Appelé aussi « Icebreaker », ce moment – souvent placé en début de séminaire – permet de casser la glace entre les salariés. Commencez par exemple votre séminaire avec « démolition party ». Le principe est de casser des assiettes ou démolir un mur en équipe. L’énergie générée à casser, ainsi que le défoulement occasionné sera aussi bénéfique qu’une session de yoga. Et faites-le « ensemble », avec une bonne dose d’humour et de décalage. Vous aurez atteint vos objectifs lorsque vos propres salariés vous « nommeront » – ou se nommeront entre eux- avant de lancer une assiette !
L’activité ne s’arrête pas là, il s’agit maintenant de reconstruire. Se « libérer » de son stress permet de repartir sur de nouvelles perspectives, bâtir une nouvelle façon de mieux travailler…en bienveillance. Demandez alors à vos équipes de ramasser les morceaux d’assiettes ou de gravats, et de construire avec de la colle, ou du ciment, un élément nouveau d’ordre symbolique (d’une société idéale à un logo d’entreprise…). Il convient de toujours maintenir un biais ludique pour challenger les équipes mais aussi dédramatiser l’objectif : les équipent doivent par exemple créer en temps limité à la fois un objet esthétique, créatif et pratique…. La symbolique est là. Sortir le négatif, reconstruire ensemble sur de nouveaux fondements est le fondement d’un séminaire bienveillant.
Rythmez l’événement : apprenez à respirer individuellement, ensemble
La respiration est l’élément clé de la détente. Ajouter aussi de la respiration à votre séminaire ! Changez votre vision du séminaire traditionnel qui consiste souvent à faire un maximum d’activités en minimum de temps. N’ayez pas peur du vide !
Apprenez donc à vos salariés, à qui vous demandez quotidiennement de la productivité, à devenir – le temps d’un événement – improductif à l’entreprise, et productif pour soi. Recentrez le curseur sur l’individu plutôt que sur le collectif. Le message pourrait être « pensez pour une fois d’abord à vous avant de penser aux objectifs de l’entreprise ».
Cette deuxième étape, venant après s’être libéré de ces angoisses via l’activité défouloir, doit être ancré sur l’individu, sans pour autant bien sur oublier l’effet de groupe, la communion interne. Ce concept que l’on pourrait qualifier de « alone-together », permet de partager ensemble une expérience d’introspection individuelle. Privilégiez alors par exemple une séance d’initiation à la méditation en commençant par la perception de sa respiration.
Privilégiez un espace qui soit un but ou un aboutissement : le chemin est une préparation mentale.
Optez pour un sommet de montagne, par exemple, que les salariés auraient gravi à leur façon : en VTT ou en ski pour les sportifs, en randonnée pour les sensitifs, en télécabine pour les bucoliques… Attention : rien d’imposé, et pas de mise à l’écart, dans un événement bienveillant !
Ce moment de médiation en groupe est un espace-temps qui casse le rythme soutenu d’une ascension : après l’effort rythmé vient le temps du « laché-prise ». Certains entreront dans le processus de respiration méditative, d’autres en profiteront juste pour se reposer. Tout le monde sera satisfait d’avoir essayé, chacun selon son niveau « d’ouverture » mentale et physique. Il est également motivant et amusant de pimenter le tout en choisissant un lieu improbable et original : séance dans la neige sur des tapis, en haut d’un magnifique belvédère, sur une île entourée d’eau, au cœur d’un vignoble, sous un tipi, ou encore dans un oasis de verdure au beau milieu d’une ville.
Évitez donc une salle de séminaire dans une chaine d’hôtel. L’animation doit bien sûr être coachée par des professionnels, et tous les participants doivent être au même niveau (salariés, cadres, direction…).
Vous l’aurez compris : le séminaire sur la bienveillance va souvent à l’encontre des séminaires classiques. Ce décalage va marquer les esprits et rendre votre message plus fort. Vos salariés, qui s’attendent à des échanges très « corporate » vont être agréablement surpris de voir qu’au final, c’est l’entreprise qui se préoccupe de leur bien-être individuel, condition préalable au bonheur collectif. N’est-ce pas le fondement de tout management bienveillant ?